Auth
Login:

Password:


Remember password
Registration



eng / rus

DES GOUTS ET DES COULEURS.Unknown Pages,1988(fr)

Ces vetements font scandale, un vrai épouvantail. Elle n’a ni gout, ni moderation. Rien que de la vulgarite qui prend plaisir à se faire voir ».

C’est l’opinion de la majorité des gens « biens », des classiques. Ils ne parlent pas bien sur de Katia elle-meme, mais des vetements qu’elle cree. Il est vrai qu’ils sont devenus, depuis quelque temps, le sujet de vives discussions qui se déchainent dans plusieurs périodi­ques de la jeunesse.

« Où est-donc leur défaut principal. S’agit-il de leurs couleurs très vives qui rejettent la laideur et l’inexpressivité. Où bien sont-ils trop élégants et trop extra­vagants ?

Mais n’oublions pas surtout qu’il s’agit d’un style très particulier qui s’adresse en premier lieu aux jeunes. Les adultes ne sont pas censés le comprendre. Le goût de Katia, c’est notre goût et son manque de modération nous arrange parfaitement. C’est notre styliste et notre style et nous ne porterons que des modèles qui s’y accordent. A vous de les critiquer si vous y tenez tellement ». (extraits d’une lettre adressée à la revue « Younost »).

 

Les appréciations sur le style de Katia Mikoulskaya se contredisent. Les uns parlent d’« élégance », les autres crient à la vulgarité. A qui donner raison ? Katia elle-même réplique que les uns comme les autres sont dans l’erreur car il n’existe pas de « style Mikoulskaïa ».  «Tu comprends, ce que je fais n’a aucun rapport avec la mode. La question du succès de mes vetements ne me préoc­cupé pas : il m’est tout à fait indifférent qu’ils soient portés ou non. Ce n’est pas pour ça que je les invente. Ils sont une expression de ma personnalité, mes por­traits si tu veux. Je rêve parfois de les couvrir de verni et de les ranger comme les échantillons d’une exposition... Mais alors il me serait difficile de trouver quelque chose de pareil car je les mets pour sortir et pour aller à l’institut. Les gens sont scandalisés par une pelisse de renard bleu portée avec des chaussures de sport. »

A première vue cela peut paraître bizarre et même déplacé. Pourquoi faut-il allier deux choses aussi différentes, qu’est-ce que cela veut dire en fin de compte ? Katia hausse les épaules.

« Tout simplement c’est de mauvais ton de s’habiller chic quand vous avez de l’argent, mais les gens le font tout de même... Alors je veux le démontrer d’une manière un peu absurde, il est vrai. »

Toutes les créations de Mikoulskaïa n’ont pas bien sür ce contenu moralisa­teur, mais chacune est une preuve de son attitude ironique et de sa vivacité d’esprit. Autrement, les vêtements per­dent de leur fraîcheur et deviennent fades, pense-t-elle.

« Moi même, j’essaie toujours de créer un contraste, dit Katia. Quoi de plus discordant par exemple qu’une vareuse jaune avec bandoulière et des fourrures, ou bien un pantalon de drap agrémenté de dentelles multicolores. Mes admira­teurs ne confondroni jamais un habiï a'e fête signé Mikoulskaïa avec aucune autre création, du moins, je l’espère.

Même chose pour les tissus, j’essaie de ne pas les acheter dans les magasins, je les cherche plutôt sur les marchés aux puces ou chez des vieilles femmes. Je le fais pour ne pas rougir de mes modèles à l’occasion d’une présentation à la Maison de couture où Ton retrouve par­tout la marque “fabriqué à Ivanovo”. »

Un fait intéressant : les mannequins de Katia sont ses amis et ses connais­sances. Rien d’étonnant car ce sont eux qui la comprennent le mieux, affirme-t- elle.

On a proposé à Katia, 21 ans, de diriger une coopérative de couture pour jeunes « Avangarde », une des plus grandes à Moscou. Elle a signé un contrat de coopération de trois ans. Que fera-t-elle de son diplôme d’architecte ? (Dans un an elle termine l’Institut d’architecture de Moscou.)

« Je n’en sais rien, rétorque-t-elle. Peut- être vais-je le mettre dans le tiroir et me consacrer à la couture... Elle ajoute, après un moment de réflexions : Finale­ment, l’architecture et la couture ne sont pas des choses tellement éloignées Tune de l’autre. Peut-être que, dans quelques années, je ferai un projet invrai­semblable dans le style de mes vête­ments... »  Oleg KARMAZ photo :Victoria IVLEVA,


« go back
© 2006-2012. Kompost. Sitemap
Ðåéòèíã@Mail.ru