"Methode pour apprendre a dessiner les passions"Charles LeBrun(fran)
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METHODE Pour apprendre A DESSINER LES PASSIONS, Tropofée dans une Conference SUR L'EXPRESSION GE'NE'RALE ,E T PARTICULIERE. Par Mr..-LE BRUN, Premier Peintre dti Roy, Chancelier £3* Dire£îeitr <!e l'Academie Roy »le de Peinture & de Sculpture. Enrichie d'un grand nombre de Figure! ,très-bien deflinées.
A AMSTERDAM, Cheiuml FranCcedil'ois Marchand Libraire, dans le Gaperfteeg,
PREFACE. Отте 1л connaiffance de l'homme fiiPpofe neceffai- rement celte des Tajftons, qui font le grand r effort des mowvemens du Cœur & de toutes nos attïons j on s'eß appliqué de tout t ems à en étudier la nature Ф les effets. Les Vhihjbphes en ont traité pour apprendre à lesßu- mettre à la Raifon., (S les Medecins pour remedier aux maladies qu'elles caufent j & qui alterent lacon- flitutiou du Corps humain: mais ferfonne ne s'étoit avisé ci-devant d'en faire une étude particuliere far raport à la Teinture j qui doit exprimer tous ces mowuemens qui fe man'tfeflent au dehors. Monßeur Le Brun» ßconnu par fes excel/ens * г OuPREFACE. Ouvrages j s'eß propofé d'en faire un Traité par raport à fon ¿ri j qui n'étant compofé que de Jimples traits j doit neanmoins exprimer la diverßtede cesmouvemens' L'Au~ teur j après avoir expliqué en feu de mots les opinions des Savans ßir la nature & le ßege des Ta/fions, s'attache particulierement à décrire les differ ens effets qu'elles pra- duifent fur les porties exterieures ; ce qu'il démontre par un grand nombre de figures qu'il a deffinées lui-même i & qui expriment ce qu'il dit de chaque Taffion en particulier. Il aurait donné cet Ouvrage au fublic,ßlamortue l'avoitprévenu ; cependant le public n'en a pas été entierementp rivé, puis que diver s farticuliers l'ont en Manufcrit ; mais comme il s'y eßglijfe quantité de fautes j CS> que feux qui ont le 'Difîours , n'ont pas les figures j qui font en partie dans le Cabinet du Roy j & en partie dißerßes en divers PREFACE. divers lieux j on a cru que ceux qui aiment la Teinture j & qui connoiffent te prix des Ouvrages d'unßexcellent homme _, recevraient favorablement le Recueuil qu'on leur donne aujourd'hui. Ils peuvent s'a/urer que foutes les flanches ont été gravées far les Originaux de Mr. Le Brun, ou far de très-belles Coptes; & par cette raifon on a mieux aimé en latffer plußeurs peu terminéesj que d'y ajouter queГ- que chofe qui ne fut pas de de lui. Au rejte jil efl à propos de faire remarquer, qu'on a donnéplußeurs traits differ ens d'un même caratJe* r e de *Ра$опj comme du Mépris j de la Frayeur f du Ris &c, aßn de repréfenter ¡Ьш divers ajpetts les mêmes mouvemens. Ilyenaauffi d'autres qui font compofez, de plu- ßeurspajßons comme l'Etonnement avec Frayeur; la Colere mêlée de Crainte &c, Ces fortes de figures font fans difcours particulier, & fervent (implement d'exemple pour * PREFACE. faire wir de quelle manieres ce spaf- ßonsß mêlent enfemble &ß doivent exprimer. Mr. Le Brun a fait aujfiun Traité de la Phy fionomie ; mais comme il n'eß pas encore parvenu entre mes- mains dans une ajjez, grande perfection je me contenterai d'en donner le IJißours en abregé j en atten~ dant que je puiße le produire tel qu'il л été prononcé dans l'Academie , & accompagné de figures. Ce petit Echantillon ne laiffera pat d'être utile aplußeurs ; II feraju- gev au moins de la pièce çntiwe j Ç£ Je ubaiter de l''avoirplus complete. |
